Page:Femmes-poëtes de la France, éd. Blanvalet, 1856.djvu/163

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Mais non… ton cœur sommeille encore ;
Ignorante comme l’aurore
Qui sème ses fleurs sous les pas
De l’heure dont elle est suivie,
Si tu souris à cette vie,
Enfant, c’est que tu ne sais pas,

Tu ne sais pas que l’existence,
Pour charmer ta crédule enfance,
De roses a paré son seuil,
Et que tes larmes goutte à goutte
Un jour arroseront la route
Qui finira par un cercueil !

Tu ne sais pas, ô petit ange !
Qu’ici tout nous trompe et tout change,
Excepté pleurer et souffrir ;
Et que cette mère fidèle,
Qui te réchauffe sous son aile,
Un jour… tu la verras mourir !

Oui ; ta douce béatitude
Fera place à l’inquiétude,