Page:Femmes-poëtes de la France, éd. Blanvalet, 1856.djvu/166

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Noémi, parle, oh ! parle ; appelle-moi ta mère,
Lui dis-je en rappelant d’un doux nom enfantin :
„C’est, dit-elle, un grand bien que vivre sur la terre,
„Pour servir le Seigneur et pour l’aimer sans fin !“

Mon ange, encore un mot, un doux mot qui console.
Elle sourit encore et j’entendis sa voix ;
Mais je ne compris plus sa céleste parole ;
Et son doigt en fuyant me montrait une croix.

Mes pleurs se faisant jour rouvrirent ma paupière ;
Je m’éveillai disant encor son nom chéri :
Hélas ! voilà cinq ans qu’elle dort sous la pierre.
J’ai fermé ses beaux yeux quand les lis ont fleuri !