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LA COURONNE SÉCHÉE.


Il est une couronne au vieux mur suspendue,
Stérile souvenir d’espérance perdue,
Frêle ornement d’un front que la mort a pâli ;
Un reste de parfum vit dans ses fleurs fanées :
Mais celui qui tomba dans ses belles années
Dort dans l’abîme de l’oubli.

L’oubli ! Combien de fois il a rêvé la gloire !
Et son nom ne vit plus, hélas ! qu’en ma mémoire ;
Et sa tombe ignorée est inculte et sans fleurs.
Seule encor cependant je murmure : Évariste !
Et comme une harmonie à la fois douce et triste,
Ce nom mouille mes yeux de pleurs.

Évariste ! oh ! combien je fus heureuse et fière,
Quels pleurs délicieux mouillèrent ma paupière,