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À AUGUSTE AU CIEL.


Mon bien-aimé, mon Auguste aux traits d’ange.
Quitte pour moi la céleste phalange
Un peu de temps !
De ton aspect mon âme est altérée,
Je veux revoir ton image adorée ;
Viens, je t’attends !

Si Dieu permet aux âmes bienheureuses
D’entendre au ciel des plaintes douloureuses
Monter la voix,
Tu peux me voir, et tu m’entends sans doute ;
Et moi, mon fils, dans mon cœur je t’écoute
Et je te vois.

Viens occuper ta place accoutumée,
Viens reposer ta tête bien-aimée
Sur mes genoux,
Mets dans ma main ta main blanche, amaigrie,
Et fixe encor sur ta mère attendrie
Tes yeux si doux !