Page:Femmes-poëtes de la France, éd. Blanvalet, 1856.djvu/175

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 149 —

Que l’amertume, en pénétrant mon âme,
A submergé toute divine flamme,
Tout don sacré !

Dévoile-moi l’ineffable mystère
Que sait la mort et que cache la terre
Aux yeux en pleurs ;
Dis-moi si l’âme, au ciel calme et remplie,
Aux exilés songe et jamais n’oublie
Qu’on aime ailleurs.

Du Tout-Puissant enseigne-moi les voies,
Ma douleur trouve au récit de tes joies
Quelque douceur.
Fais luire en moi le jour pur qui t’éclaire ;
N’as-tu pas vu là-haut ma sainte mère
Avec ta sœur ?

Tu m’as parlé ! … J’écoute, je devine ;
Oui, tu m’as dit, dans ta langue divine :
„J’aime, je vis !“
Et j’ai compris ce qu’ici rien n’exprime ;
Je crois en toi, ma force se ranime ;
Merci, mon fils !