Page:Femmes-poëtes de la France, éd. Blanvalet, 1856.djvu/185

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Quand on pense qu’un jour ce front pur, cette bouche
Si fraîche encor, qu’à peine un sourire la touche,
Changeront de couleur ;
Que le temps sans pitié, sur ces traits que l’on aime,
Viendra poser sa main, on ressent en soi-même
Une amère douleur.

Et pourtant il le faut ; c’est ainsi qu’est la vie :
Toujours l’heure qui fuit d’un regret est suivie
Depuis le gai matin
Jusqu’au soir où, marchant sans trouble et sans prestige,
On voit que bien souvent la fleur manque à la tige,
Le convive au festin.