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MME CAROLINE OLIVIER.

LE SECRET.


Vous n’avez rien compris à ce cœur qui vous aime,
Et qui tremble d’oser se deviner lui-même,
Rien à ce cœur qui doit souffrir.
Oh ! quand donc viendra l’heure et triste et solennelle,
Où l’ange de la mort me couvrant de son aile
M’annoncera qu’il faut mourir !

Ce n’est pas que la vie ait pour moi tant de larmes,
Que ses fleurs soient déjà sans parfums et sans charmes,
Et ses fruits, amers ou sans goût.
De fleurs, de fruits la route au loin semble bordée ;
Si du trépas souvent je caresse l’idée,
C’est qu’alors je vous dirais tout.