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L’EXTASE.


Le matin quand l’aube naissante
Rougit les coteaux embaumés ;
Quand dans la plaine jaunissante
S’éveillent des chants animés ;
Quand bruissent toutes les mousses,
Quand l’air commence à se roser,
Quand l’onde a des brises plus douces,
Le rayon un plus long baiser ;

J’aime, seule, dans la campagne,
À contempler les champs en fleurs,
À voir le front de la montagne
Briller des plus vives couleurs.
J’aime à voir le lys qui se penche
Pour parer les bords du ruisseau,
Le vent qui balance la branche,
Berçant le nid avec l’oiseau.