Page:Femmes-poëtes de la France, éd. Blanvalet, 1856.djvu/47

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Je ne veux ouïr personne
Pour discourir ou parler ;
Je n’entends rien qui résonne,
Que ma plainte dedans l’air.
Mes compagnes qui s’ennuyent
De mon amoureux émoi,
Toutes dépites s’enfuient
Et se retirent de moi.

Jamais on ne me voit rire,
Jamais on ne m’oit chanter ;
Incessamment je soupire
Et ne fais que lamenter ;
Je n’ai bien, plaisir ni joye ;
Sincero, mon cher souci,
Jusqu’à ce que je vous voye,
Je serai toujours ainsi.