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Un liquide cristal qui, sortant de sa source,
S’écoule d’une prompte course,
Un éclair dont on voit la brillante clarté
Disparaître à nos yeux aussitôt qu’elle est née,
Peuvent seuls exprimer la triste destinée
De votre fragile beauté.

Je sais que mille amans, aveuglés de vos charmes,
Vous font un tribut de leurs larmes,
Et vous donnent un rang séparé des mortels ;
Je sais que, transportés de l’amour qui les presse,
Leur folle passion vous érige en Déesse,
Et vous consacre des Autels.

Ils adorent leurs fers, ils se font des idoles
De vos souris, de vos paroles,
Et la peur d’attirer la colère des Cieux
Ne leur cause jamais des atteintes si vives,
Que produit de glaçons en leurs âmes captives
La sévérité de vos yeux.

Dans ce pompeux état de grandeur et de gloire,
Où d’une nouvelle victoire