Page:Femmes-poëtes de la France, éd. Blanvalet, 1856.djvu/77

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Mais, hélas ! il n’est plus de chaînes aussi belles ;
Pétrarque dans sa tombe enferma les Amours.
Nymphes qui répétiez ses chansons immortelles,
Vous voyez tous les ans la saison des beaux jours
Vous porter des ondes nouvelles :
Les siècles ont fini leur cours,
Et n’ont point ramené des cœurs aussi fidèles.
Ah ! conservez du moins les sacrés monumens
Qu’il a laissés sur vos rivages,
Ces chiffres, de ses feux respectables garans,
Ces murs qu’il habitait, ces murs sur qui le tems
N’osa consommer ses outrages ;
Surtout, que vos déserts, témoins de ses transports,
Ne recèlent jamais l’audace ou l’imposture ;
Et si quelque infidèle ose souiller ces bords,
Que votre seul aspect confonde le parjure,
Et fasse naître ses remords.