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LE SKI

La courbure du ski en son milieu doit diminuer graduellement aussi, c’est-à-dire du pied du skieur jusqu’au commencement de la courbure de la spatule. Son but n’est pas de donner au ski comme un ressort, ainsi qu’on le croit souvent, mais elle doit empêcher que la lame, dont la charge porte au milieu, ne se courbe par dessous. Cette flèche doit être assez forte pour que la surface inférieure des skis, depuis l’arrière jusqu’à l’origine de la spatule, devienne, sous le poids du corps, absolument plane. Pour obtenir ce résultat elle doit atteindre de 2 à 3 centimètres.

En ce qui concerne le bois, il ne faut pas être difficile, bien qu’une certaine prudence soit de mise vis-à-vis des marchands. Des skis dont les fibres sont toutes droites et parallèles à l’axe et qui n’ont aucun défaut d’esthétique sont très rares et très chers. Le bois de frêne est le seul qui convienne, toutefois il est bon dans certains cas d’avoir des skis en bois d’hickory ou en bois d’hickory doublé de pin, mais ceci n’entre en considération que pour les fins connaisseurs. Quelques fibres transversales, quand elles ne se trouvent pas juste à la courbure avant ne sont pas nuisibles, de petits nœuds ne présentent pas non plus d’inconvénient sérieux ; souvent on rencontre du bois qui a poussé lentement et qui est un peu serré, sa madrure ne paraît pas précisément belle, pourtant il est dur comme du fer.

Ce sont les grosses branches qu’il faut évidemment utiliser. Elles ont moins de chances de rupture, et elles sont aussi entourées d’une épaisseur moindre de ce bois tendre qui résiste peu aux chocs et qui peut interrompre prématurément le voyage.

Il est inutile de s’inquiéter longtemps au sujet de la couleur. La teinte naturelle du bois est la plus belle quand les skis sont en magasin. La structure des fibres que le vernis fait ressortir davantage est par elle-même un bel ornement. Les deux fines lignes parallèles tracées le long des bords avec le rabot à gorges rehaussent l’élégance de la forme. Un petit losange rouge à l’extrémité, là où les lignes d’ornement se croisent, ajoute un peu de couleur et de gaîté. Mais des skis peints en noir, avec des lignes ornementales blanches qui leur donnent au premier abord un aspect plus sombre et plus lugubre, sont beaucoup plus pratiques sur la neige et on finit même par les trouver jolis. Le but de la couleur noire est de donner, pendant le

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