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LE SKI

pente ! Les skis ne doivent pas aller plus vite que vous. Penchez-vous en avant, de manière à être perpendiculaire à leur direction : alors leurs mauvais tours disparaîtront, vous pourrez les suivre dans tous les cas, quelque vitesse qu’ils veuillent atteindre. Craignez-vous enfin de tomber sur le côté ? Rétablissez l’équilibre avec les bras ; c’est leur rôle, mais ne les tendez pas désespérément vers le ciel ! Ils sont inutiles dans ce cas. Enfin cela marche de nouveau… Pouf ! vous voilà par terre. Pourquoi êtes-vous tombé ? Vous voudriez le savoir ? Vous n’êtes pas tombé du tout. Vous vous êtes simplement assis volontairement par terre. Je pensais que vous vouliez vous reposer un instant en route. Non, ce n’était pas votre intention ? Alors il ne reste plus qu’une seule supposition : la peur. Le manque de neige, les défectuosités de l’attache, rien n’entraîne aussi souvent les chutes que la peur, et ce qu’il y a de singulier, c’est qu’on a peur de ce qui est précisément le plus beau dans le ski, l’allure rapide. Elle vous a fait perdre votre calme empire sur vous-même ; vous avez fait accroire à votre imagination que vous alliez tomber et la chute en est résultée. Scientifiquement, cela s’appelle de l’auto-suggestion.

COMMENT ON SE RELÈVE

Jeune homme, si vous voyez quelque part, sur une pente, une jeune fille étendue sur la neige, fuyez. Mais si vous voyez que réellement elle n’arrive pas à se relever toute seule, allez vers elle et arrêtez-vous par un beau Christiania ! Si vous n’en êtes pas capable, tâchez au moins de ne pas tomber à ses côtés, vous ne pourriez lui être d’aucun secours. Voici le discours que vous lui tiendrez :

Elle. — Ah ! voulez-vous être assez aimable…

Vous. — Je regrette infiniment, Mademoiselle ! mais dans les statuts du Ski Club auquel j’appartiens, le paragraphe premier dit : « Aucun membre n’a le droit de relever de la neige une dame qui est tombée. Par contre, c’est son devoir de lui apprendre

comment on se relève sans aide étrangère. »

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