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En prenant le thé

Je suis bien certain que j’étais ridicule de fureur.

— Encore une tasse de thé, voulez-vous ? me dit la jeune femme avec un sourire moqueur.

Le thé était, à parler franc, un petit souper fin fort convenable et servi sur un guéridon ; — il y avait, en vérité, une théière et deux tasses, tout à côté, et les cachant, un flacon d’alicante, un flacon d’oporto…

— Tous vins capiteux, n’est-ce pas ? me dit ma petite femme en souriant quasi à contre-cœur.

— Oui, chérie, lui dis-je avec un soupir.

— Continue, petit homme.

— C’est fini, — mon histoire.

— Comme ça… tout de suite ?…

— À peu près.

— Comme c’est adroit, ces créatures ! On promet du thé et l’on vous donne des vins capiteux… et… Vous n’avez pas pris ce fameux thé ?

Je baissai un peu la tête et presque bas :

— Mon Dieu !… si… le lendemain matin, vers dix heures !

Il se fit un silence, pendant lequel ma pauvre pe-