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En prenant le thé.

— Ne lis pas tout haut — viens ici près de moi et je lirai par-dessus ton épaule — quand tu seras embarrassée, tu me montreras du doigt le passage, et…

— Tu crois que je serai embarrassée ?

— J’y compte, chérie.

— Tu vois bien que j’ai raison de vouloir lire cela. — Allons, — lisons Mademoiselle de Maupin.

Je commençai à lire, suivant, le menton sur son épaule, les pages qu’elle tournait très-vite.

Elle parcourait plutôt qu’elle ne lisait et tournait les feuillets coup sur coup.

— Comme tu vas vite ! lui dis-je après un certain temps, tu n’y dois rien comprendre, et c’est dommage, ce livre est un chef-d’œuvre.

Elle avait le livre sur ses genoux, un peu de mon côté ; son menton de temps en temps, lorsqu’elle arrivait vers la fin du verso, effleurait ma joue et je sentais sa respiration un peu pressée qui passait dans ma chevelure.

Comme elle avait beaucoup sauté, elle fut vite vers le milieu du livre.

J’avais la tête posée sur son épaule, et, depuis