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Violettes de Parme.

— En attendant d’être le grand.

— Vous êtes bien gentille !

— Mais… on tutoie sa femme, monsieur, et…

— C’est bien vrai, n’est-ce pas ? que vous le voulez, et je peux vous embrasser.

— Mais… certainement.

Je passai mes bras à son cou, et je l’embrassai sur la bouche, puis me relevant d’un brusque mouvement.

— Vous m’attendrez ? — bien sûr ? — lui demandai-je de nouveau.

— Certainement.

Je crois bien que ma mère tarda encore un peu à rentrer, mais le temps me parut fort court ; j’avais la tête cachée sur son épaule, et comme je l’embrassais avec trop d’enthousiasme :

— Allons, me dit-elle, ne m’embrasse pas tant, — tu vas te faire mal — et puis ce n’est pas bien ; ajouta-t-elle en souriant, nous ne sommes pas encore mariés, et le bon Dieu…

— Bah ! repris-je, le bon Dieu !… il fait si noir qu’il ne peut pas nous voir.

Ma mère, cependant, rentra et le domestique ap-