tent du temps perdu et crotté comme un barbet.
J’ouvris la porte assez brusquement et, laissant au vestiaire mon manteau et mon parapluie, je pénétrai dans la salle à manger.
Derrière la porte, un petit rire étouffé retentit, et mon bébé, s’élançant à ma rencontre, vint se jeter dans mes jambes.
— Bonjour, petit père…
— Bonjour ! bonjour ! lui répondis-je d’un ton assez bref, sans le regarder, et le repoussant doucement de la main, bonjour !
Et je passai dans l’autre chambre, où je me mis à causer avec ma femme de la contrariété que je venais d’éprouver.
Après avoir épuisé en conversation le sujet qui nous intéressait, je relevai la tête et :
— Où est bébé ? demandai-je à ma femme.
Bébé avait alors quatre ans : à elle seule, ma petite Jeanne composait toute ma jeune famille.
Je n’ai certainement pas inventé l’amour paternel, mais à coup sûr, j’ai dû, si cela est possible, le perfectionner : j’adorais ma fille.
Eh ! mon Dieu ! — Après une journée de travail,