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Jeune poule.

On est si bien dans ces vieux meubles, que je ne tardai pas à fermer les yeux et je me mis à rêver.

J’étais dans le petit bois, c’était le printemps : autour de moi une jeune poule blanche trottinait en faisant la roue ; elle était bien jolie et je prenais plaisir à la voir.

Pendant que je la contemplais, je ne sais comment il se fit que ses grands yeux prirent l’aspect de ceux de Marie ; c’était bien la plus jolie poule du monde avec les traits de ma petite parente. On n’a jamais vu d’absurdité semblable : elle tournait autour de moi en gloussant et je comprenais ses cuic cuic, et j’entendais son petit bec me dire en passant près de moi, mais bien bas, — bien bas : Un baiser, — un baiser, s’il vous plaît.

Je me regardai dans une flaque d’eau.

J’avais moi aussi des plumes, et je faisais, ma foi, un superbe coq.

Sur mes épaules, un plumage doré et changeant miroitait au soleil, et mon panache noir à reflet bleuâtre s’arrondissait majestueux derrière moi…

Une petite conversation par cuic s’établit entre la petite poule et moi, et… Va te promener… mon