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En prenant le thé

La vague avait été trop forte et s’engouffrant dans son costume…..

Le pantalon avait tenu bon ; mais la blouse…..

Ses cheveux lui étaient revenus dans le visage et l’aveuglaient. Elle essaya de reprendre pied.

La blouse, si courte déjà, était entièrement défaite par devant, et ne tenait plus que par les emmanchures, les côtés en étaient repliés et collés par l’eau sur le dos.

— Cousine, lui dis-je.

La poitrine qu’avait fouettée l’eau de mer était toute rosée et frissonnante ; quelques mèches de cheveux lui retombaient par devant : c’était tout.

La pauvre mignonne, embarrassée, se courbait en deux, — et de mon côté, — pour se cacher des autres baigneurs…

Je rougissais comme une grenade.

— Maudit costume ! disait-elle, — et ses cheveux l’aveuglant, elle était maladroite.

— Aidez-moi donc.

À deux nous rejoignîmes les boutons et je décollai les cheveux de sa poitrine.

Cousine Berthe était toute rouge et avait les yeux pleins de larmes.