Page:Ferdinand Genissieu - En prenant le thé (1868).pdf/54

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

36
En prenant le thé

regardant de ses grands yeux humides et voilés et rougissant plus fort.

— Mon Dieu !… hum !… répondis-je en hésitant.

Après un silence :

C’est sérieux que tu les voudrais, dis !

Et ma jolie cousine me pressant le bras, nous partîmes en marchant vite pour faire sécher ses cheveux au soleil.
 

En furetant dans un vieux tiroir, ma petite femme, ces jours derniers, a retrouvé le vieux costume, exhalant encore une odeur de marée.

Elle arriva le jeter sur mes genoux, puis me prenant la tête à deux mains, par derrière, me donna de ces bons baisers qu’on aime tant et qui font tant de bien.

— C’est bon une fois, hein ! petit homme, et encore entre cousins !

Et ma chérie éclata de ce rire frais, sonore et argentin qui me rappelle ses petites frayeurs des bains de mer.

— Dis donc, te rappelles-tu, Léon ? En rentrant dans ma chambre, j’ai trouvé mon costume qui était arrivé… Regrettes-tu que je ne le savais pas, dis