Aller au contenu

Page:Ferdinand Henaux - Études historiques et littéraires sur le wallon, 1843.djvu/60

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 56 —

comme l’ère brillante du wallon, et cela, peut-être, parce qu’il nous est moins inconnu. Jamais cet idiome ne fut exploité avec tant de succès. Opéras, comédies, poèmes, hymnes, chants patriotiques, cantates, vers érotiques et badins, tous ces genres furent traités et souvent d’une manière heureuse. À peine le siècle s’ouvrait, que Lambert de Rickman lançait contre les eaux thermales et minérales du pays, son poème satirique intitulé Les aiw di Tonk. Parut ensuite la Pasquée critique et calotène so les affaires del Médicène[1], longue, amusante et élégante composition d’un anonyme. Vers 1757, on vit se suivre de près les pièces dramatiques intitulées : Li Ligeoi egagi[2], par J.-J. Fabry ; les Ypocontes[3], par S. de Harlez ; Li Voëgge di Chofontaine[4], par de Cartier ; Li Fiesse di Hoûte-si-Plou[5], par H.-G. de Vivario, etc. Le wallon monta alors sur la scène, et une grande vogue s’attacha à ces poèmes, dont un savant artiste, Jean Hamal, maître de chapelle de la cathédrale, composa les partitions, qui étaient d’un pittoresque certainement

  1. A Visé, amon Mathi et Jâcques Bourgeoi, à l’enseigne dè Péron Ligeois In-8º (1725 ?)
  2. Li Ligeoi egagi, operâ burless es deu pârteie, mettou ès musik par M. Hamâl. Liège, (1768) in-8º. Une nouvelle édition porte pour souscription : à Lîge, à mo l’veff S. Borgignon, enprimeur de Prence et delle Veie. (1777 ?) in-8º.
  3. Les Ypocontes, operâ burless ès treuz act, avou des gran kœur, mettou ès musik par M. Hamâl. Liège (1768), in-8º.
  4. Li Voiegge di Chofontaine, ès treuz act. Liège, (1768), in-8º.
  5. Li Fiesse di Houte-si-plou, operâ comique ès treuz pârteie, mettou ès musik par M. Hamâl. Liège, (1768), in-8º.

    Hoûte-si-Plou est un hameau près d’Esneux.