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comme o dans or. Cette consonne doit être préférée au C ou au que parce qu’elle est plus fermement dure. Aussi, comme au moyen âge, écrivons-nous ki le pronom qui. Toutefois, pour ne pas trop s’éloigner de la forme primitive, nous voudrions conserver le c dans les mots ou le k n’est pas d’une extrême nécessité.

L.

À la fin d’un mot, l sonne absolument sec et rapide : makral, sorcière. Si cette observation était toujours présente à l’esprit lorsqu’on lit un ouvrage wallon, l’auteur ne se trouverait pas dans la singulière nécessité d’employer de doubles consonnes liquides pour adapter l’écriture à la prononciation parlée.

M. N.

L’observation précédente s’applique surtout aux lettres M et N, qui doivent aussi quelquefois se doubler. Ce redoublement de consonnes est souvent d’une nécessité réelle, car il est divers mots que l’on ne pourrait distinguer, comme mohonn, maison, de mohon, moineau.

Ne pourrait-on éviter cet inconvénient par un tilde ou substituer un e muet à la seconde consonne ?

O.

L’o simple est ouvert et sonore : eco, encore. Surmonté d’un accent circonflexe, il devient très-grave : brôdi, farfouiller. Par épenthèse on le fait suivre souvent d’un e pour lui donner le son quelque peu nasal de on, comme dans joene, jeune ; poene, peine.

La syllabe ou de la plupart des mots français se change en o : mori, mourir ; gott, goutte ; trové, trouvé ; molin, moulin ; et viceversâ la syllabe u en ou ; vinou, venu ;