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Le Nom ne prend aucun signe distinctif au pluriel ; il est invariable, dans la crainte sans doute qu’il n’influe sur la prononciation. On pourrait cependant le marquer par un z, qui n’aurait d’autre valeur que de frôler agréablement contre la voyelle qui commencerait le mot suivant : noz aduziz ; dez ouhaiz.

Le wallon admet de petites différences pour l’Article.

L’Adjectif est parfois invariable. Le féminin des adjectifs terminés en i se distingue par la finale eie : hagni, hagneie ; fahi, faheie ; frohi, froheie. Contrairement à la langue française, si à un substantif on ajoute une épithète ou un adjectif, ces derniers se placent plus élégamment avant le substantif : On neur chivâ ; al blank mohonn.

Le Pronom est très-riche, ayant un nombre varié de formes. Li, pour le singulier, masculin et féminin ; l’i s’élide souvent. Lu, lui ; leie, elle ; ti, toi ; zell, eux. Quand deux vous se suivent, celui qui est le régime s’élide le plus ordinairement : Vo v’rafiï.

Le Verbe n’est pas riche dans ses terminaisons. À la première et à la dernière personne du singulier, l’s manque communément : Ji heuve, ti heuve ; ji size, ti size ; j’ècrâh, t’ècrâh. La première personne du pluriel de l’indicatif, qui se termine en français en ons, se change en an : noz d’han, noz tuzan ; et à l’imparfait, en î : noz d’hî, noz tuzî, noz wignî.

Les temps généralement n’ont que deux terminaisons, l’une pour le singulier, l’autre pour le pluriel. Il n’y a donc, pour ainsi dire, que le pronom qui change. Les infinitifs n’ont pas d’r final comme en français.

Quand les temps des verbes sont terminés par des consonnes, celles-ci doivent compter dans la pronon-