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Page:Ferdinand Prat - La théologie de Saint Paul.djvu/500

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aumônes[1]. Il est certain que ni Tite ni Timothée n’ont dans leurs instructions de soumettre au peuple le choix ou l’approbation des ministres, bien qu’ils doivent tenir compte de la bonne réputation des ordinands, soit dans l’église soit même au dehors. Si le gouvernement de l’Apôtre n’était ni despotique ni arbitraire, le régime démocratique était peu de son goût.

Il exige du futur diacre des qualités capables de lui assurer l’estime et le respect[2]. Il veut qu’il soit exempt de trois vices grossiers qui le disqualifieraient complètement aux yeux du public : la duplicité, l’ivrognerie, l’avarice sordide. Une maison mal réglée, des enfants insoumis, une femme peu exemplaire nuiraient à sa considération, entraveraient son ministère, feraient même douter de ses aptitudes aux fonctions délicates du diaconat. Il faut qu’il n’ait été marié qu’une fois, soit pour des raisons symboliques qui nous échappent, soit peut-être parce que la fidélité au premier lien conjugal avait quelque chose de plus honorable. Paul désire encore que le diacre jouisse du prestige résultant de la gravité des manières et de la dignité de la vie. Un stage lui est imposé pour s’essayer à son ministère et il n’y est définitivement appelé que si l’épreuve tourne à son honneur et à la satisfaction commune. Enfin, pour couronner tout, il doit porter « le mystère de la foi dans une conscience pure ». Quel que soit le sens précis de cette locution énigmatique, on demande au diacre une vie exemplaire et non pas seulement l’absence de défauts qui le rendraient inhabile à sa charge, comme les conditions précédentes pourraient le laisser supposer.

Naturellement, on attend beaucoup plus du candidat à la prêtrise. La liste de ses qualités se trouve en double dans les Pastorales, mais avec certaines variantes qu’il n’est pas sans intérêt d’étudier[3]. La première qualité, qui semble résumer les autres, est qu’il soit irréprochable et irrépréhensible. Il faut que les infidèles même lui rendent bon témoignage. Comme le diacre — et à plus forte raison — il ne doit avoir contracté qu’un mariage unique. On insiste sur le bon gouvernement de sa maison, sur la conduite édifiante de ses enfants. Paul veut

  1. 1 Cor. 16³ ; 2 Cor. 8¹⁹
  2. 1 Tim. 3⁸⁻¹³
  3. Tit. 1¹⁻⁶ ; 1 Tim. 3²⁻⁷