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tente, outils, traîneau, armes, enfin, ce qui est nécessaire à la vie, car, une fois dans l’Alaska, on ne peut rien acheter qu’en payant un prix fabuleux les moindres objets.

Les bagages d’un mineur s’élèvent généralement au poids respectable de 2,000 livres.

La caravane part de Montréal pour se rendre à Vancouver, au bord de l’Océan.

Cette première partie du voyage, la plus facile, s’effectue en chemin de fer. Des steamers attendent les arrivants dans la rade ; l’embarquement se fait au milieu d’un désordre qu’il est plus aisé d’imaginer que de décrire ; puis, l’ancre est levée, et l’on s’avance vers l’inconnu.

Un grand nombre, avec de cruelles déceptions, reviendront plus pauvres qu’en partant. Combien d’autres, plus nombreux encore, ne reviendront jamais !

Il va sans dire que ces steamers, organisés pour transporter beaucoup de passagers, ne présentent aucun confort. L’endroit où les mineurs sont entassés pendant une traversée qui dure de cinq à six jours, est quelque chose d’horrible.

Et ils paient 35 piastres pour être enfouis dans une espèce de cage, où l’on ne mettrait pas des animaux ! On se demande comment une épidémie de choléra ou de typhus n’éclate pas sur le bateau.

Selon que la troupe des chercheurs d’or traverse la passe du Chilkoot ou celle de la White, le bateau s’arrête à Dyea ou à Skaguay.

Ces deux villes, appelées dans un avenir prochain à prendre une certaine extension, ne sont pour le moment[1] qu’une agglomération de tentes et de baraques.

  1. Ce récit fut écrit avant 1902.