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un sommeil réparateur, les peines de cette dure journée, qui aura trop de lendemains semblables.

Et quand on atteint le lac Laberge, après avoir essuyé des fatigues inouïes et couru bien des périls dans le passage des rapides, souvent la débâcle se produit. Les glaçons séparés les uns des autres, se culbutent et rendent momentanément impraticables une route que la baisse de la température aurait rendu si facile.

On campe alors sur les bords du lac, et dès que la glace est solidifiée, les chiens sont attelés aux traîneaux et semblent voler sur cette surface unie. Le but se rapproche ; toutefois, combien de malheureux ne l’atteindront pas !

La maladie en a décimé beaucoup et leurs corps, sans sépulture, restent sur le chemin. Cette vue ne décourage pas les survivants ; ils continuent ce pénible voyage, et deux mois au moins après avoir quitté Skaguay, ils arrivent enfin à Dawson-City.

Mais ce n’est pas encore le terme définitif ; il faut passer plus loin et gagner les plaines du Klondyke. Le chercheur d’or touche enfin à la terre promise, il espère saisir le brillant mirage poursuivi depuis si longtemps. Il espère, il croit recevoir la récompense de ses durs labeurs et de son intrépidité ; le sol glacé qu’il va fouiller avec un nouveau courage renferme l’or convoité.

IV

LABEUR PÉNIBLE

L’extraction, cependant, est loin d’en être facile. Quand le mineur a choisi, acheté et payé le terrain, il creuse un puits.

La terre ne dégèle jamais durant le court et brillant été du pôle et, la mousse, les détritus de toutes sortes opposent un obstacle au soleil ; il faut allumer un grand feu, enlever au fur et à mesure la