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pagnons de route un grand nombre de malheureux aussi pauvres et aussi malades que lui.

La terre natale les recevra ; mais, que donnera-t-elle à ces enfants prodigues ? Ils auraient pu, en restant sur son sol, en dépensant beaucoup moins d’énergie, acquérir cette aisance cherchée si loin, et qui s’est constamment dérobée devant eux.

Voilà l’enseignement qui découle naturellement d’un voyage aux mines d’or du Klondyke : les autres y laissent, avec leur santé, le petit avoir des vieux parents.

Sans doute, il est une ambition légitime et permise : celle d’améliorer sa situation ; tout homme de cœur la ressent, mais il peut atteindre ce but sans quitter le pays où la Providence l’a fait naître.

Il n’a qu’à employer son intelligence et ses forces à un travail dont Dieu bénira les efforts et les résultats.

J. de VILLIERS.

LA CHANSON DU CERISIER


Au printemps, le bon Dieu dit :

« Qu’on mette la table du petit ver ! »

Aussitôt le cerisier pousse feuille sur feuille, mille feuilles fraîches et vertes.

Le petit ver, qui dormait dans sa maison, s’éveille, s’étend, ouvre sa petite bouche et frotte ses yeux engourdis.

Puis il se met à ronger tranquillement les petites feuilles, disant :

« On ne peut s’en détacher. Qui donc m’a préparé un tel festin ? »

Alors le bon Dieu dit de nouveau :

« Qu’on mette la table de la petite abeille ! »

Aussitôt le cerisier pousse fleurs sur fleurs,