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ENTRE DEUX RIVES

frissons glorieux des « lauriers » que vous avez si noblement conquis !

Aurez-vous le bonheur de passer les fêtes de Noël et du jour de l’An au milieu des vôtres ?… Je vous souhaite cette joie !

À vous, à tous vos frères, ma plus vive admiration !




Liège, décembre 1918.


Raymond à Louise


Enfin j’ai pu franchir la dernière étape sans une égratignure. Toutefois, au cours de la dernière offensive, les gaz asphyxiants m’ont un peu malmené, et j’en fus quitte pour quelques jours à l’infirmerie… Si j’avais été plus prompt à m’affubler de mon masque protecteur, pareil inconvénient ne me serait pas arrivé.

Savez vous que ces gaz ont un parfum particulier, afin de mieux tromper, et surprendre ?… Il y en a à l’orange, aux pommes, aux fleurs, etc… Celui que j’ai respiré sentait la moutarde, et c’est là que je peux affirmer que pour une fois la moutarde m’a monté au nez !… Mais c’est passé maintenant ;