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ENTRE DEUX RIVES

Croyant vous intéresser, je vous inclus quelques vues de « chez-nous », de ce pays que vous ne connaissez pas : Lévis d’abord, qui se détache dans un encadrement de feuilles d’automne, puis le rocher de Québec, couronné de sa citadelle imposante, de ses canons endormis, et ceint de son admirable terrasse Dufferin qui longe et contourne le superbe Château Frontenac, enfin l’Île d’Orléans, avec ses coteaux verdoyants, dont les bords paisibles se laissent mollement caresser par les eaux lentes et profondes du Saint-Laurent.

Mais je m’arrête en cette description imparfaite, et je vous passe la plume, en signant

Cousine Louise.

Front Belge, octobre 1917.


À cousine LOUISE,

J’attrape au vol la plume que vous m’offrez, et je commence ma lettre par les mots qui terminent la vôtre… Cousine Louise, je suis mauvais prosateur, vous savez ! et il est probable que j’exprimerai fort mal ce que je ressens… Aussi vous serez indulgente à l’égard du pauvre soldat qui s’efforcera de