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ENTRE DEUX RIVES

Je vous inclus encore une photographie de ma demeure. Si vous passiez, le soir, devant les grandes fenêtres centrales, vous pourriez voir, par les persiennes à demi fermées, votre marraine écrivant à son filleul, dans la paisible solitude de son agréable « retiro ».

La température est idéale ici : le printemps s’avance et c’est la joyeuse saison du sucre au Canada… Je présume que vous aimerez goûter de ce délicieux produit de nos érables dont la sève ne tarit pas, et je vous envoie ce jour même un échantillon de ce que nous appelons chez nous « le sucre du pays ». Dans une prochaine lettre je vous donnerai des explications qui pourront vous renseigner mieux sur cette industrie prospère.

N’oubliez pas de me parler longuement encore de vous, de votre noble régiment, de vos souffrances et vos joies, et je prierai le Dieu des batailles pour vous, lui demandant de vous donner bientôt la Victoire tant désirée…

Je vous garde toujours la même amitié fraternelle !