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ENTRE DEUX RIVES

douceurs… Cousine, vous me gâtez, c’est vrai !… et je n’ai pourtant pas la force de vous gronder… Voyez-vous, ces attentions féminines sont si réconfortantes à l’âme d’un combattant !

Voici maintenant quelques notes sur notre armée d’avant-guerre. Je les écris sur des cartes représentant nos soldats des différents corps au beau temps de la paix. La Belgique d’alors, indépendante et neutre, n’était pas très militariste !

Les deux grands voisins, l’Allemagne et la France, avaient garanti sa neutralité, et ma foi, nous avions une certaine confiance en cette parole donnée.

L’armée était donc recrutée par « tirage au sort ». Arrivé à sa vingtième année, chacun passait devant l’urne, et y puisait le « bon » ou « mauvais » numéro qui décidait de son sort militaire.

Les mauvais numéros (galetteux) pouvaient encore se faire remplacer ! Le gouvernement se chargeait de trouver ce remplaçant moyennant la somme de dix-huit cents francs.

Les volontaires « remplaçants » touchaient naturellement cette somme, et le « remplacé » était libéré de toute obligation militaire (congé illimité).

Le service militaire durait, suivant l’arme, de dix-huit à vingt-quatre mois.