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Page:Ferland - Entre deux rives, 1920.djvu/51

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ENTRE DEUX RIVES

Or, aux premiers jours de mars, à l’époque appelée communément « démolissement du sucre », l’habitant s’en va dans son érablière percer le flanc rugueux des érables. L’opération se fait au moyen d’un vilebrequin, à deux pieds et quelques pouces du sol. Dans l’ouverture qui n’est profonde que d’un pouce à peu près, il enfonce un chalumeau auquel il suspend une chaudière qui recevra la sève qui tombe goutte à goutte et qui deviendra plus tard sucre blond au sirop doré.

On fait ensuite bouillir cette sève et quand elle atteint une certaine densité, on la coule dans divers moules de bois, de toutes formes, représentant tantôt une maisonnette, tantôt un livre avec un crucifix dessus, et souvent même un cœur, où le sucre se durcit légèrement… N’est-ce pas que c’est charmant ces cœurs en sucre, tendres et délicieux, que l’on croque à belles dents !…

La quantité de sucre à retirer d’un érable dépend beaucoup de la situation de la « sucrerie », suivant l’expression du terroir. Ainsi dans une érablière bien ensoleillée, chaque arbre peut fournir de deux livres à deux livres et demie de sucre.

À part cela, il y a aussi le côté amusant qui ne manque pas d’attractions. Une « fête à la tire »,