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La Gaspésie

Vers l’an 1805, quelques milliers d’années après l’établissement en ce lieu d’un descendant du premier goëland, deux hardis pêcheurs se déterminèrent à escalader cette forteresse, jusqu’alors réputée inexpugnable.

L’île de Percé paraît avoir autrefois été liée avec le Mont-Joli ; elle n’en est séparée que par un étroit canal, qui assèche à basse mer. La longueur du plateau est d’environ huit arpents, et sa largeur n’est guère que de soixante à quatre-vingts pieds. Dans tout son pourtour, le rocher n’est qu’une falaise continue, dont la hauteur moyenne est de deux cent quatre-vingt-dix pieds. L’œil perçant des deux pêcheurs avait souvent mesuré toutes les difficultés qu’ils rencontreraient à escalader cette muraille, pour arriver jusqu’au sommet. Un seul point leur présentait une chance de succès. Près d’une des arches, à quarante pieds de la base, le rocher fait une saillie, au-dessus de laquelle la