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La Gaspésie

Les montagnes voisines, ainsi que les îles de Percé et de Bonaventure, sont formées d’une pierre très-friable et se décomposant aisément à l’air ; de sorte que l’action continuelle des vents et des flots leur donne avec le temps des formes nouvelles et souvent fantastiques. Poussées avec force entre l’île de Bonaventure et la terre ferme, par les vents qui arrivent de la pleine mer dans toute leur puissance, les vagues minent les rochers lentement, mais sûrement ; elles ont déjà creusé ces deux arches, remarquables par leur régularité. Qui sait si, dans les siècles passés, des arches semblables n’ont pas relié l’île de Percé avec le Mont-Joli ? Tout semble l’indiquer ; et Denys, qui visitait ces lieux, il y a deux cents ans, en était persuadé. Lorsqu’il y vint une première fois, il n’y avait qu’une arche ; dans un second voyage fait, bien des années après, il reconnut que deux autres avaient été creusées par la mer. Il raconte qu’une de ces dernières disparut, fermée par l’éboulement d’une partie du rocher.