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La Gaspésie

dix milles, durant laquelle nous traversons les habitations de la Petite-Rivière, de la montée du Cap, de l’anse du Cap et du cap Désespoir, nous arrivons chez le malade, qui est assez bien portant encore, et n’a guères à se plaindre que du poids de ses quatre-vingts ans. C’est donc un voyage à peu près inutile ; mais je ne puis regretter de l’avoir fait, car il m’a permis de visiter un lieu que depuis longtemps je désirais voir.

L’anse à Beaufils s’étend entre Percé et le cap nommé Des Espoirs par quelques géographes, et Désespoir par d’autres. Le dernier nom me paraît le plus convenable, car ce cap est devenu célèbre par plus d’un naufrage. Il en est un surtout, dont le souvenir s’est conservé plein de vie parmi les habitants des environs. Sur la pointe la plus avancée, à vingt pieds au-dessus des plus hautes eaux, se trouvent les débris d’un bâtiment, connu des pêcheurs sous le nom