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La Gaspésie

« les Paspébiacs, ils étions des hommes rares ; pour la pêche, pour la chasse, pour prier le bon Dieu, ils n’en craignions point. » Ils paraissent vifs et emportés, et cependant ils sont toujours prêts à rendre service ; ils parlent avec véhémence et à tue-tête, de sorte qu’on les croirait fâchés, tandis qu’ils se disent des douceurs. Un Paspébiac crie-t-il à son voisin : « Taise-toi, ou je t’enfonce un croc dans le gau » ; il lui fait un compliment qu’on adresse qu’aux plus intimes amis.

Emmanuel Brasseur, le bras droit du missionnaire, est le beau idéal du Paspébiac. Sec, fort et vigoureux, les yeux brillants, plein de vie et de feu, il passe pour un habile pêcheur et un intrépide marin. Ses prouesses sur la mer sont nombreuses, et il aime à les raconter. Sa langue ne lui suffit pas pour exprimer ses pensées ; car, quoiqu’il parle vite et haut, il emploie toutes les parties de son corps, pour