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La Gaspésie

il y a quelques heures, ont succédé des bruits confus : la chute des ancres à l’eau, le cliquetis des chaînes se déroulant sur le pont, les sifflets du commandement, les cris des matelots, en voilà assez pour jeter l’épouvante parmi les loups-marins, et pour troubler la paix des canards sauvages, qui se lèvent en nombreuses volées et vont chercher un gîte ailleurs.


9 heures du soir.

La lune est à l’horizon, prête à se coucher ; le mouvement et le bruit ont cessé ; l’on n’entend plus que le pas mesuré du matelot de quart, le murmure de la vague qui caresse mollement le flanc de la goëlette, et, au loin, le souffle sourd des marsouins.

Des flottes nombreuses se rassemblent souvent dans ce havre ; retenus par les vents contraires et les courants, les bâtiments de commerce, les navires chargés d’immigrants