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La Gaspésie

renommé, qui se jette dans la rivière et s’échappe à la nage.

La hache de guerre était levée ; le sang s’était mêlé aux eaux du Ristigouche ; des combats presque journaliers succédèrent au premier massacre. Quelquefois les guerriers ennemis, du milieu de leurs villages éloignés d’un tiers de mille, s’amusaient à se lancer des flèches, exercice qui, sans causer de mal, servait à entretenir la haine ; c’était le canon de Douvres envoyant des boulets vers les côtes de France. Le plus souvent ils se poursuivaient et se surprenaient dans la profondeur des forêts. Depuis la baie des Chaleurs, jusqu’aux bords du Saint-Laurent, les partis de guerre se multipliaient et portaient l’épouvante et la mort dans les solitudes de la Gaspésie.

Du côté des Micmacs, était la supériorité du nombre ; du côté des Codesques, l’astuce, le courage, l’activité. Après une résistance opi-