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La Gaspésie

micmac en demande toujours le même prix ; il lui faut un écu. Lui représente-t-on qu’un petit saumon ne devrait pas coûter aussi cher que celui dont le poids est double ou triple : « Écoute », répond-il ; « je le prends comme le bon Dieu l’envoie ; et j’ai autant de peine à en darder un petit qu’un gros. S’il ne pèse pas davantage, ce n’est pas ma faute. »

Les Micmacs ont conservé leur langue. Beaucoup d’entre eux cependant parlent l’anglais, et quelques-uns le français. Le costume de leurs ancêtres commence à être mis de côté par les hommes ; les femmes, au contraire, conservent soigneusement les vêtements sauvages. Bonnet pointu, mantelet ouvert, jeté par-dessus les habits de dessous ; machicôté, ou jupon formé d’un coupon de drap, et recouvert de mousseline dans les grandes occasions ; mitasses, souliers de peau de chevreuil, garnis de rassades et de figures en poil de porc-épic : voilà la toilette des filles et des matrones, toi-