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La Gaspésie

chenal, que les bâtiments doivent suivre pour arriver au quai. Son cours est si tortueux et si étroit, que deux goëlettes ne s’y rencontrent qu’avec le risque de s’échouer. Les difficultés augmentent, quand plusieurs bâtiments, environnés de trains de bois, restent à l’ancre dans ce passage pour y recevoir leurs chargements. Le reste du bassin qui a peu de profondeur peut à peine porter de petites goëlettes.

Voici comme les sauvages expliquent les méandres de la rivière Nipisiguit. « Le grand esprit », disent-ils, « faisait chaudière sur le cap. Il venait de prendre une grosse anguille et s’apprêtait à l’écorcher, lorsqu’elle glissa entre ses doigts, tomba dans le bassin, et, en s’enfuyant vers la mer, creusa dans le limon le chenal étroit et tortueux qui cause tant d’ennui aux pilotes. »

Nipisiguit se trouvait d’abord renfermé dans l’immense territoire accordé au sieur Nicolas