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La Gaspésie

tumes et le costume de ses ancêtres, bien plus religieusement que les autres communautés acadiennes. À voir l’habillement des femmes, on les prendrait pour des religieuses. La partie la plus curieuse de leur toilette est la couverture de tête, grande coiffe à fond quarré et sans aucune garniture. Sous cette enveloppe, toutes les têtes paraissent de loin appartenir aux bisaïeules de la génération présente.

« Et les huîtres de Caraquet ! en mangerons-nous ? » demande l’ami N., qui craint moins les huîtres que les homards. Les huîtres de Caraquet sont renommées ; elles habitent une batture d’une demi-lieue en superficie, vers le fond de la baie, et à deux milles environ de l’église. L’année dernière, les habitants du lieu, trop avides de gain, en chargèrent une vingtaine de goëlettes, et par là en diminuèrent le nombre, de manière à donner des craintes pour l’existence de la colonie sous-marine. Munis des