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La Gaspésie

Missionnaire dans ce pays depuis trente ans, et, par conséquent, obligé de voyager souvent, soit en goëlette, soit en barge, M. Gagnon ne peut se trouver sur mer sans être malade ; chaque nouvelle excursion lui prouve que son apprentissage n’est pas encore fini. Tandis que, la gaieté dans le cœur et sur les lèvres, nous soupons avec appétit, le vieux missionnaire est étendu sur son lit de douleur, répondant avec piteuse mine à nos joyeux propos.


Juillet, 30. — 9 heures du matin.

Nous sommes au milieu des barges de pêche de la Grande-Rivière. Désireux de se procurer de la morue fraîche pour le marché de Québec, le capitaine s’arrête pour en faire provision. Deux heures plus tard, quelques coups de canon tirés par la Sara informent de notre passage, M. le missionnaire de Percé, et vont porter l’épouvante parmi les goëlands et les cormorans du cap.