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La Gaspésie

petite rivière du même nom se trouve à quelques milles au-dessus. Cette baie forme un demi-cercle, dont le diamètre peut être d’un mille. L’entrée est entre deux caps, sans cesse minés par les flots ; autour du bassin, le terrain présente un amphithéâtre couvert de verdure et couronné de bois-francs. Vers le fond de la baie et au-dessus de l’embouchure de la rivière au Renard, se déploie un barachois[1], bordé de belles prairies. Des maisons éparses, habitées par dix-huit familles[2] ; quarante barges à l’ancre autour du bassin ; un cul-de-poule[3] de l’île Jersey ; au rivage, des vignots, des chafauds ; sur le penchant du coteau, une chapelle, qui a vingt pieds de longueur et res-

  1. Le barachois est un étang ou lac, qui se trouve ordinairement à l’entrée des petites rivières, au point où elles se jettent dans la mer. Les puissantes vagues qui arrivent du large élèvent un banc de sable, à l’embouchure des rivières ; c’est derrière ce banc que se forme le barachois. Le surplus des eaux de la rivière tombe dans la mer, par un canal étroit, qui se creuse tantôt d’un côté, tantôt de l’autre.
  2. En 1858 la Rivière-au-Renard renfermait 84 familles.
  3. Göelette à poupe allongée et pointue.