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La Gaspésie

trouva, et de continuer son voyage par mer. Le courant emporta le radeau au large, la mer le brisa, et il y avait déjà quelques heures qu’il se soutenait, avec bien de la peine, sur les pièces de son bâtiment, quand il eut la chance d’être pris pour un loup-marin. — Voilà mon histoire de loup-marin ; elle vaut bien votre chasse aux poursilles. » — Certainement mieux ; mais est-elle aussi vraie ?


9 heures du soir.

Le vent d’est fraîchit ; il souffle bientôt avec violence. N’ayant que deux lieues à faire pour arriver à l’anse au Gris-Fond, et n’y pouvant entrer de nuit, nous portons au large, suivis du cul-de-poule de Jersey. Notre marche plus rapide que la sienne nous le fait bientôt perdre de vue. Le capitaine V. aime beaucoup mieux la pleine mer que les côtes ; aussi ce n’est qu’après s’être éloigné de terre d’environ cinq ou six lieues, qu’il fait mettre à la cape. Vers