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La Gaspésie

grand fleuve, vivraient dans une profonde sécurité, si des Écossais du bassin de Gaspé ne leur donnaient la chasse.


Juin, 25.

À trois lieues de l’anse au Gris-Fond, une terre basse s’avance du pied des montagnes, et se termine à la mer par une pointe, qui n’a guère plus de trente à quarante pieds de hauteur. C’est le cap des Rosiers, que les géographes donnent comme le point où finit le Saint-Laurent. Il faut avouer que ces messieurs ont, au mépris des convenances, choisi un des plus ignobles amers, pour désigner l’entrée du roi des fleuves de l’Amérique Septentrionale. Ils n’avaient cependant pas besoin de porter la pointe de leur compas, bien loin du misérable cap des Rosiers, pour trouver une colonne aussi grandiose que le Calpé et l’Abyla d’Hercule, et digne d’annoncer aux navires le majestueux Saint-Laurent. En effet, à sept milles au-delà