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La Gaspésie

vait s’expliquer la mésaventure ; le seul remède était de prendre patience, et il s’y soumit. La brume se dissipa ; et quel ne fut pas son étonnement, lorsqu’il se vit échoué sur une pointe de sable, au fond de la baie de Gaspé ! Ce printemps même a péri, près du même lieu, un navire chargé d’émigrés, qui à grande peine ont échappé à la mort.

La baie de Gaspé est une belle nappe d’eau, large de huit milles et s’avançant environ six lieues entre deux terres hautes. L’une, le revers du Fourillon, est montagneuse ; l’autre est agréablement diversifiée par des coteaux, des vallons, des bois, des groupes de maisons. La terre du nord est généralement escarpée. Sur quelques points, néanmoins, les montagnes s’éloignent de la mer, et laissent à leur base un espace plus uni, sur lequel se sont formés des établissements de pêche ; telles sont l’anse Saint-George et la Grand’Grave, occupées par des