Page:Ferland - La Gaspésie, 1877.djvu/83

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
83
La Gaspésie

gent, pour établir en ce lieu quelques Américains restés fidèles à l’Angleterre, et pour rendre leur condition supportable. Malgré ces secours, ou plutôt en conséquence de ces secours, le fondateur se ruina dans la spéculation, et aujourd’hui à peine reste-t-il quarante familles descendant des premiers habitants. À ce petit groupe d’Anglais se sont joints quelques Canadiens et des Français : aussi les langues anglaise et française paraissent familières à tous.[1]

À peine avons-nous mouillé, qu’un Juif anglais, à la figure vraiment israélite, monte à bord de la Sara. Il fait le commerce sur cette côte, et a pris notre goëlette pour un bâtiment qu’il attend de jour en jour. Après avoir fait gracieusement ses offres de service, il retourne à terre

  1. Depuis 1836 un grand changement s’est opéré à cet égard. Quelques familles irlandaises, s’étant jointes à l’ancienne population de Douglastown, l’anglais a pris le dessus, et la langue française a été complètement oubliée, même dans les familles canadiennes. Il ne reste plus guères que cinq ou six vieillards qui parlent le français.