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Le Labrador

IV


Lundi, 9 août, une goëlette, arrivée de Gaspé dans le port de la Grosse-Île, nous apporte plusieurs catholiques de Douglastown et du Cap des Rosiers. Ils sont venus en soixante heures de la Baie de Gaspé, distance de trois cents milles. Par eux, nous apprenons la triste nouvelle de l’incendie de la chapelle à Douglastown. Cette goëlette vient faire la pêche du hareng sur la côte du Labrador, parce que la morue a peu donné sur la côte de Gaspé. Accoutumés à joindre la culture de la terre à la pêche, ces braves gens sont tout étonnés de voir la stérilité du pays, et ils se demandent, les uns aux autres, comment des hommes civilisés peuvent consentir à vivre et à mourir au Labrador. « Quel pays ! » observe l’un d’entre eux, « il n’y a pas même assez de terre