Page:Ferland - Opuscules, 1876.djvu/121

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
121
Le Labrador

taines et aventureuses, offrent, toutes deux, des avantages et des plaisirs qu’on abandonne difficilement quand on les a une fois goûtés.

De temps en temps, quelque famille part pour aller jouir des commodités que présente le voisinage de Québec, se promettant bien de ne plus retourner au Labrador ; et, à peine le printemps est-il arrivé, que les fugitifs déclarent ne pouvoir plus tenir loin de leurs habitudes accoutumées et au milieu d’un état de société auquel ils sont étrangers. Heureux alors de reprendre leur ancienne habitation, s’ils ne l’ont point vendue !

Deux jours après avoir laissé la Grosse-Île, je rencontrai un vieil anglais, qui vit sur la côte depuis plus de vingt ans. Comme il a de l’instruction, on lui a offert à plusieurs reprises des situations avantageuses qui l’auraient forcé de laisser le pays. Toujours il les a refusées.

— « Et pourquoi, lui demandai-je, demeurez-