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Le Labrador

on en prend peu, non pas qu’ils soient bien moins nombreux que les autres, mais à cause de leur extrême défiance.

L’ours blanc visitait autrefois la côte ; aujourd’hui, il s’y montre très-rarement et paraît se retirer vers le nord à mesure que la population s’accroît. Les ours noirs sont encore nombreux : on leur fait la guerre non-seulement pour leur peau, mais encore pour la viande qui est succulente et d’aussi bon goût que le bœuf. Les chasseurs n’aiment cependant pas le voisinage de l’ours noir, car il est égrillard et joue souvent des tours, se plaisant à voler ce qu’il trouve autour des habitations et à briser ce qu’il ne peut manger. Comme la grande chasse se fait à quinze et vingt lieues dans les terres, le chasseur doit se préparer un abri contre les neiges et le froid. Pour cela il bâtit, avec des pièces de bois rond, une cabane qui lui sert de retraite pendant le temps de